LES ICONES BYZANTINES – ORTHODOXES

(Résumé de la conférence de Jean-Claude Vanhoutte)

« Ce n'est pas vous qui regardez l'Icône mais c'est l'Icône qui vous regarde »

Le Christ Pantocrator La Vierge de Vladimir

(6^ème Siècle Monastère Ste Catherine) (12eme Siècle Galerie Trétyakov)

Les icônes, du gréco-latin « image », sont le symbole de l'Eglise Orthodoxe. Elles sont un des moyens que l’Église utilise pour enseigner la foi. Pour les iconographes, la réalisation des icônes est un acte de foi. Dans les Eglises Orthodoxes, on regroupe les icônes sur l’iconostase. C’est la barrière qui sépare les fidèles des prêtres officiant et célébrant l’Eucharistie. La Porte Royale de l’iconostase n’est ouverte que pendant la Semaine Sainte ou si un Evêque officie.

- L’ORIGINE DES ICONES

Les icônes  « Acheiropoïètès » (empreintes du visage du Christ non peintes par l’homme) comme : Le Madylion ¹, le Voile de Véronique ² et le Saint Suaire de Turin ³. Mais Le Madylion n’est jamais réapparu, le voile de Véronique est soi-disant dans les caves du Vatican et pour le Saint Suaire de Turin, le 13 octobre 1988, le Cardinal Ballestrero a annoncé que la concentration moyenne de carbone 14 du lin donne une date médiévale située entre 1260 et 1390 avec une probabilité de 95 %.

- LES TECHNIQUES

Les icônes sont peintes mais on dit qu’elles sont « écrites », suivant des codes et des techniques qui ont peu changé depuis le sixième siècle.

- LES SUJETS 

Ce sont ceux de la religion chrétienne : Le Christ , la Vierge Marie , les Saints, les passages de la Bible et des évangiles.

- LES CARACTERISTIQUES ICONOGRAPHIQUES

· La frontalité ou la position de 3/4 des personnages

· La perspective inversée pour les décors

· Les symboles ajoutés : noms des personnages, attributs (auréoles, bâtons des anges, tentures d’intérieur)

· Le revêtement métallique pour les icônes qui a été à l’origine de miracles.

· Le graphisme narratif (on raconte une histoire)

- LES ICONES LES PLUS CONNUES :

Les icônes les plus connues et les plus vénérées sont celles du Christ Pantocrator (Tout Puissant), de la Vierge de Vladimir (dite « de tendresse ») et l’icône de la Trinité d’Andreï Roublev. Une légende raconte, qu'en 1941, sur l'ordre direct de Staline, l'icône de la Vierge de Vladimir survola Moscou en avion lorsque les troupes allemandes s’approchèrent de la ville.

L’icône de la Sainte Trinité d’Andreï Roublev

(entre 1400 et 1427 Galerie Trétyakov)

- LA DESTRUCTION DES ICONES

Les icônes ont été détruites et les iconographes persécutés pendant 

1. La période de l'iconoclaste de 723 à 843. Initiée par l'empereur Léon III en 723, l’iconoclaste ne s'est arrêtée que par la volonté de l'impératrice Théodora en 843.

2. La période de l'Union Soviétique jusqu'en 1941. En 1941, à l'arrivée de l'armée allemande sur Moscou, Staline s'est rapproché de l'Eglise Orthodoxe pour unifier le pays.

Les plus célèbres iconographes furent : Théophane le Grec (1340 - 1410) ⁴ et le moine russe Andreï Roublev (1370 – 1430) ⁵ qui s’est rendu célèbre par son icône de la Trinité inspirée de la scène de la Bible : « L’hospitalité d’Abraham ».

- LES ICONES AUJOURD’HUI

C'est à Moscou à la Galerie Trétyakov que l'on trouve la plus grande et la plus complète collection d’icônes orthodoxes.

Actuellement, on peut se procurer des icônes neuves pour des prix allant de 500 à 5.000 euros. Mais les icônes anciennes, très rares, peuvent facilement dépasser les 10.000 euros.
En France, les icônes, ainsi que l'iconographie, sont inscrits à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO . Les pratiques autour de ces icônes et le savoir-faire nécessaire à leur réalisation sont ainsi reconnus.

Notes : ¹ https://fr.wikipedia.org/wiki/Mandylion

² https://fr.wikipedia.org/wiki/Véronique_(christianisme)

³ https://fr.wikipedia.org/wiki/Suaire_de_Turin

⁴ https://fr.wikipedia.org/wiki/Théophane_le_Grec

⁵ https://fr.wikipedia.org/wiki/Andreï _Roublev